Le miscanthus, par sa morphologie et ses propriétés botaniques, se rapproche du bambou. Ses dimensions sont cependant plus réduites. Sa tige se développe jusqu’à 4m de hauteur, en formant des nœuds successifs de plus en plus rapprochés. Elle est irrégulière, dure à sa base, où son diamètre peut atteindre 10-15mm, et fine et tendre à son extrémité, où son diamètre diminue jusqu’à 2mm.
La coupe microscopique d’une tige de miscanthus permet de remarquer qu’elle se compose de deux éléments :
D’après un article de Kaak et Schwarz, son module de Young(1) varie selon la composition chimique de la tige et selon son diamètre, et il est compris entre 2 et 10 Gpa.
Résistance de la tige de miscanthus :
Plus la tige est courte, meilleure est la résistance en compression. De plus, toute la tige est utilisable, en coupant plusieurs morceaux de tiges plus fines.
[1] Hannah Hofte, voir ci-dessous.
Le miscanthus est utilisé et utilisable sous diverses formes en construction : en torchis, en briques, en béton végétal, ou en panneaux.
En termes de briques d’adobe, les tiges de miscanthus permettent de renforcer l’armature.
Le miscanthus présente des qualités d’isolation remarquables, grâce à sa composition en lignine et cellulose.
Comme isolant, il peut être utilisé en vrac, projeté, ou sous forme de panneaux.
Comme on le sait, l’air est le meilleur isolant. Or le miscanthus en emprisonne une grande quantité dans des petites cavités, ce qui lui confère des performances largement comparables à des matériaux isolants classiques.
Le miscanthus, en raison de sa densité et de sa composition cellulosique, a une capacité thermique massique lui permettant de stabiliser les fluctuations de température.
De même, en termes d’humidité : il capte et libère l’humidité selon les besoins, ce qui contribue à maintenir un environnement intérieur confortable, exempt de problèmes de condensation.
Contrairement au chanvre, le miscanthus est utilisable directement sans intermédiaire industriel pour être re-traité, et il ne nécessite pas non plus de séchage particulier.
Paille de seigle, de miscanthus ou de blé, genêt, bruyère, jonc, roseaux : le chaume est un terme générique qui regroupe plusieurs espèces végétales.
Le miscanthus est un atout dans ce domaine, dans la mesure où c’est une culture pérenne et locale, d’une part, et d’autre part, il résiste mieux à la putréfaction que la paille classique. Il donne un aspect plus souple et esthétique que le roseau, et sa tige spongieuse offre une isolation parfaite.
Hannah Hofte : “Evaluation des capacités constructives du miscanthus en architecture », 2019. https://issuu.com/hannahhofte/docs/r9-hannah-hofte-miscanthus
Marie Rondin, « Sur les traces d’une nouvelle filière dans le secteur de bâtiment : le miscanthus », 2022. https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03855107v1
Justine Neto, « Les différents usages possibles du miscanthus et du switchgrass hors paillage agricole », 2022, Chambre d’Agriculture de Nouvelle Aquitaine.
Un exemple d’expérimentation avec François Beau (Des Hommes et des Arbres) : https://www.facebook.com/hommes.arbres/?locale=fr_FR
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